Arriver dans un aéroport est toujours une aventure. Regarder les gens autour de soi et imaginer leur vie, leur histoire, leur destination. Une véritable distraction si on se prête au jeu. Essayer de comprendre qui est qui dans une famille, qui est le leader de la team et qui est le suiveur. Essayer d’analyser la typologie de chacun en fonction de sa tenue, de son degré d’anxiété, de son phrasé, j’adore ce stade de mon voyage. Les échanges de regards, inquisiteurs pour les plus inquiets, charmeurs pour les plus coquins, angoissé pour certains, donnent une dimension toute particulière qui transporte mon imagination dans tout un tas d’histoires diverses et variées.
Mais qui est donc cette femme qui dévalise le duty free alors que son mari, lui, feuillette libé dans un fauteuil à côté de cette grand-mère en collants léopard et t-shirt moulant, mais qui est donc cet enfant qui joue pieds nus à côté de sa mère qui fouille dans son sac Prada.
Tous les stéréotypes sont finalement bien identifiables dans un aéroport mais les codes changent, et chacun s’invente un personnage ou vit la situation de manière très différente de son quotidien.
Les bobos adoptent une contenance de chef d’entreprise, les grand-mère font une cure de jouvence alors que les cadres supérieurs font mine de lâcher la pression en jouant les bobos.
Une fois à bord, les choses se modifient légèrement, la petite appréhension modifie alors encore une fois les comportements. Les regards pétillants laissent place à l’inquiétude en cas de turbulence. Alors le cadre supérieurs reprend son air de circonstance pour rassurer ses troupes, lui qui voyage si souvent n’a pas le droit de faillir, alors que notre ami a rangé libé et prends madame par la main, et que notre mamie regarde autour d’elle en cherchant un regard bienveillant pour la rassurer.
L’atterrissage quant à lui est un grand moment d’unissons où tous le monde retient sa respiration comme si l’atterrissage en dépendait. Le moment de la descente de l’avion est aussi un régal. Chacun a l’impression de pouvoir, de devoir descendre le premier, mais pour aller où ? La passerelle n’est toujours pas là.
J’adore prendre l’avion.